Jean-Jacques Lavigne

Jean-Jacques Lavigne 1974Vie à l’école

Prépa au Lyçée Thiers à Marseille et entré sur le concours P’ (la première année où le concours d’entrée leur a été ouvert). 3e étage (presqu’) au bout du couloir à droite, Casert C 710, donnant sur la cour de l’infirmerie, avec Alain Bovis, Emmanuel Caquot et Jean-Claude Lepage. Certains se souviennent peut-être des déchirants « Minooooou ! Reviens ! » lancés depuis la fenêtre du C 710 les soirs d’été…

Section EPGM (moyen) la première année et EPGS (supérieur) la seconde, tant il était inconcevable pour la mili qu’après une année à jouer au ballon à l’INS à Vincennes, nous n’eussions pas progressé.

Passionné par le Japon, je m’étais inscrit dans une école de langue Japonaise où je me rendais le soir après les cours. Je n’ai pas retenu grand chose des cours du Schwartzenator (le cyborg un peu raide, genre C-3PO, relié au secteur par un micro à fil, qui était sorti du placard pour les amphis, pendant que le vrai, l’inventeur des distributions, chassait le papillon quelquepart dans la forêt amazonienne), mais j’ai fait quelques progrès dans la langue de Murakami.

Mili

Ah, le Larzac, les grenades à plâtre, le montage et le démontage du PM ! En raison d’un SIGYCOP très moyen, mes rêves de me hisser sur les épaules de St Exupéry ou de Surcouf se sont vite évaporés. Comme Saumur offrait la possibilité de faire de l’équitation (je n’avais jamais approché un cheval avant), et de passer le permis moto (auquel j’ai lamentablement échoué), j’ai choisi la cavalerie ce qui m’a permis de découvrir Kaiserslautern en hiver puis Colmar et l’Alsace lors de la seconde période. Finement, je croyais échapper aux marches et autres bivouacs, réfugié au chaud dans un AMX. Mais le premier choc pétrolier et les restrictions de carburants qui en découlèrent, nous contraignirent à goûter aux joies du camping sauce militaire et aux marches dans la forêt noire (la nuit elle porte bien son nom) et sur la route enneigée des crêtes dans les Vosges.

Sport

Le passage à Saumur m’avait fait découvrir la basane, mais je n’avais pas le niveau pour intégrer la section équitation. Fort heureusement, le Directeur (Bernard Lutun) se saisit à bras le corps du problème avec énergie, enthousiasme et entregent, et nous pûmes, avec quelques camarades qui avaient tous gouté à Saumur aux joies du : « Zorro, mais châtiez donc votre cheval ! », faire des reprises dont certaines à la Garde à Vincennes (je me souviens notamment d’une charge effrénée dans la direction des écuries…).

Mais, ma passion pour le Japon n’y est pas étrangère, c’est la démonstration de Kendo dans la salle de Judo qui a suscité ma véritable vocation sportive puisque je suis rentré en Kendo (un peu comme on entre en religion, mais là on ne tend pas l’autre joue) lors de mon séjour à l’université de Tokyo. Pour ceux qui ne connaissent pas le Kendo ou qui pensent que c’est le « truc avec des bâtons », je recommande vivement la lecture de l’excellent article de Wikipédia à ce sujet (article dont je suis modestement le principal auteur)

Après une carrière de compétiteur (3 fois champion de France par équipe en 85, 87, et 89, sélectionné en équipe de France), je continue à pratiquer régulièrement, à arbitrer, à enseigner (au Japon et en France lors de mes séjours), et je suis conseiller auprès de la Fédération Internationale de Kendo (FIK).

Jean-Jacques Lavigne1Vie privée

Marié (à Noriko), 3 garcons, 1 fille et 2 petites-filles. Si lorsque je me suis marié on pouvait encore parler de foyer bi-culturel (50/50), à la dernière réunion familiale où je tenais le rôle de patriarche, il a bien fallu que j’admette que la part française de ma famille représentait aujourd’hui moins de 10% et que ça n’allait très probablement pas augmenter. Je me console en me disant que je contribue à résoudre les problèmes de la décroissance démographique et du vieillissement de la population de l’empire.

Vie professionnelle

Aussitôt après l’X un DEA de métallurgie (ahhh la cristallographie) à Orsay en poche, j’entre à l’université de Tokyo où je fais un Master en physique du solide (j’ai d’ailleurs été le premier élève de l’école à être diplômé de cette université où j’ai appris l’art subtil du polissage des échantillons métallographiques).

  • Retour en France à l’IRSID (institut de recherche de la sidérurgie).
  • En 83, SGN (ingénierie des usines du cycle du combustible nucléaire) me recrute pour un projet de construction d’usine de retraitement des combustibles usés au Japon qui doit démarrer très vite. En fait il me faudra attendre 4 ans avant de « rentrer » au Japon.
  • En 96, je fais un bond de comète en devenant Conseiller Nucléaire à l’ambassade de France à Tokyo.
  • En 2002, retour dans le privé, toujours au Japon, chez Framatome puis Areva. Fin de ma période nucléaire en 2007 où je rejoins Fives dont j’ouvre le bureau de Tokyo… me voilà donc depuis 30 années au Japon.

Conseils aux élèves

Mon parcours d’autodidacte (X démissionnaire qui n’a fait ni un corps ni une école d’appli) est plutôt singulier, mais il a le mérite de montrer que l’école offre un sésame qui si on l’utilise intelligemment ouvre un champ de possibilités insoupçonnables. La seule limite est celle de ses propres ambitions.

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